Bernadette Meyler, spécialiste du droit américain
à franceinfo
Pour Ludivine Gilli, ces décisions récentes du dirigeant populiste traduisent une volonté de « récompense de ses amis » mais aussi « une sympathie » pour des personnes dont la situation se rapproche de la sienne. Donald Trump a en effet été poursuivi pour des soupçons de tentatives d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020, pour complot à l’encontre de l’Etat américain ou pour avoir conservé des documents confidentiels. Il a été déclaré coupable de falsification comptable dans l’affaire Stormy Daniels. Le président américain a aussi gracié des auteurs de crime en col blanc, dont certains avaient été reconnus coupables par des juges impliqués dans ses affaires, note Le Monde(Nouvelle fenêtre).
P. Diddy sera-t-il le prochain à profiter de cette vague de grâces ? Sean Combs est accusé de violences sexuelles et Donald Trump a été condamné pour agression sexuelle et propos diffamatoires à l’encontre de l’ancienne chroniqueuse Elizabeth Jean Carroll. Le rappeur comparaît à Manhattan et le président a déjà eu affaire à la justice new-yorkaise. « Donald Trump a des griefs contre le district sud de New York », où P. Diddy est poursuivi, remarque Bernadette Meyler.
En dépit de ces parallèles, il faut noter que les accusations visant le rappeur ont été instrumentalisées par des partisans de Donald Trump pour cibler Kamala Harris, sa rivale démocrate à l’élection présidentielle. Le républicain a même republié une photo truquée, prétendant montrer la candidate aux côtés du mis en cause. Si le président décide de gracier l’artiste, « cela pourrait être vu de manière assez négative, y compris au sein de son électorat », estime Ludivine Gilli. Néanmoins, un tel geste aurait, selon elle, des effets politiques « assez anecdotiques » pour le locataire de la Maison Blanche.