La Cour des comptes alerte sur l’urgence du stockage des déchets faiblement radioactifs

Ces déchets dits de « faible activité à vie longue (FAVL) » représentent en volume plus d’une centaine de piscines olympiques.

Un panneau de la centrale nucléaire de Saint-Laurent des Eaux, dans le Loir-et-Cher, le 20 avril 2015. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Un panneau de la centrale nucléaire de Saint-Laurent des Eaux, dans le Loir-et-Cher, le 20 avril 2015. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Où stocker les déchets faiblement radioactifs qui peuvent rester encore actifs pendant 100 000 ans, en France ? La Cour des comptes appelle les autorités à identifier rapidement des sites adaptés pour accueillir quelque 280 000 m3 de ces déchets, pour lesquels aucune solution de stockage n’existe aujourd’hui, selon un rapport publié mardi 3 juin.

Dans son rapport de 107 pages consacré à l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), les magistrats financiers alertent sur le sort incertain de ces déchets dits de « faible activité à vie longue (FAVL) », qui représentent en volume plus d’une centaine de piscines olympiques.

Cet inventaire est constitué de déchets historiques divers : les déchets « radifères » (issus notamment du traitement de minéraux contenant des terres rares); de graphite, une forme de carbone qui a été utilisée dans les centrales nucléaires de 1ère génération jusque dans les années 90; des déchets bitumés (des résidus de traitements d’effluents radioactifs enrobés dans du bitume). Près de 210 000 m3 de déchets ont déjà été produits et sont entreposés sur des sites « sécurisés » de producteurs de déchets (CEA, EDF, Orano, Solvay, Framatome et l’Andra).

Un projet de stockage à l’étude dans l’Aube

Mais pour le long terme, la Cour des comptes fait le constat qu’« à ce jour aucune solution de stockage opérationnelle n’existe » pour ces déchets. Ils ne sont pas acceptés dans les stockages de surface compte tenu de leur vie longue, mais leur faible activité « ne justifie pas » non plus un stockage géologique comme destiné à recevoir à 500 m de profondeur les déchets les plus dangereux à Bure (Meuse).

Un projet de stockage à faible profondeur est à l’étude sur un site à Soulaines (Aube), mais au vu des retards, il ne pourra pas voir le jour avant le milieu de la décennie 2040, soit plus de trente ans après 2013, la date initialement prévue par le législateur, déclarent les Sages. Et ce site ne pourrait accueillir qu’une partie des déchets, les « radifères », pas les autres catégories.

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