« Non, ce n’étaient pas mes clients »
Pour comprendre ces révélations, retournons en 2020. Ce 26 novembre en fin d’après-midi, la veille de son anniversaire, Rachida Dati est assise dans le bureau des magistrates Bénédicte de Perthuis et Cécile Meyer-Fabre, du Parquet national financier (PNF). Accompagnée par ses quatre avocats, elle est entendue dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn-Renault, dans laquelle elle est aujourd’hui mise en examen, notamment pour « corruption passive » et « trafic d’influence passif ».
« Complément d’enquête » et son partenaire Le Nouvel Obs ont pu consulter ces auditions. Après plus de six heures d’interrogatoire sur la nature de ses prestations d’avocate pour le groupe automobile entre 2010 et 2012, pour lesquelles elle a touché 900 000 euros au total, les magistrates du PNF questionnent Rachida Dati sur une autre grande entreprise française : GDF Suez. Leur question est simple : « Avez-vous travaillé dès 2010 pour GDF Suez et Areva comme le laissent penser les mentions évoquées dans votre cahier ? » La réponse de l’ex-garde des Sceaux l’est tout autant : « Non, ce n’étaient pas mes clients. »
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Les magistrates font référence à des cahiers à spirales saisis lors de perquisitions dans le bureau de l’assistante de Rachida Dati à la mairie du 7e arrondissement de Paris. Il s’agit de notes manuscrites, de la main de son assistante. Le nom de GDF Suez y apparaît à de nombreuses reprises, comme dans ce passage : « GDF et Areva sont concurrents, revoir contrat dernière page » ou encore « GDF 250 » . Que signifie cette dernière mention, qui figure à côté d’un « Renault 300 » ? Pour rappel, Rachida Dati a reçu 300 000 euros par an du groupe automobile Renault en 2010, 2011 et 2012.
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